Le Conseil Interprofessionnel des Vins AOP du Languedoc et des IGP Sud de France a tenu son assemblée générale le 27 juin 2025. Présidée par Pierre Bories, la séance a montré la capacité de la filière régionale à rester solide malgré un environnement économique et géopolitique complexe.
Des résultats globalement stables
Sur la période de juin 2024 à mai 2025, les sorties de chai ont atteint 627 000 hectolitres, un volume stable par rapport à l’an passé.
Cette constance s’explique par la forte progression des vins blancs en hausse de 5 % et par l’excellente dynamique des effervescents de Limoux, notamment les crémants qui enregistrent une croissance de 12,2 % sur l’année et 40 % sur cinq ans. Les rosés, en particulier ceux de l’AOP Languedoc, progressent également de 2,6 %, représentant à eux seuls 80 % des volumes de rosés en appellation. Les vins rouges connaissent en revanche un léger repli de 3 %.
Côté IGP, la tendance est globalement à la baisse, bien que certaines indications géographiques tirent leur épingle du jeu, comme l’IGP Haute Vallée de l’Aude (+ 7,7 %) et l’IGP Saint-Guilhem-le-Désert (+ 1 %).
Sur le marché français, les vins du Languedoc résistent
En grande distribution, la baisse des ventes de 5 % reste dans la moyenne nationale, dans un contexte où les rouges reculent fortement (– 5,1 %). Cependant, certaines appellations rouges connaissent de beaux succès, avec des volumes stables et même une progression en valeur : Pic Saint Loup (+ 8 %), La Clape (+ 17 %) et Terrasses du Larzac (+ 22 %). Ces progressions confirment la pertinence de la stratégie définie précédemment consistant à valoriser les vins sur un segment premium.
Certaines IGP de territoire se distinguent également par des croissances notables, à l’image de Saint-Guilhem-le-Désert (+ 14 %), Vallée du Paradis (+ 11 %) et Coteaux de Béziers (+ 11 %).
À l’export : un marché à reconquérir
À l’export, les volumes représentent près de la moitié des ventes en appellation, soit 337 000 hectolitres. Ils sont toutefois en recul de 6 % avec un repli largement imputable à la chute du marché chinois (– 47 %), qui concentre à lui seul 75 % des pertes. Hors Chine, les principaux marchés – États-Unis, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Canada – restent quasiment stables (– 1,7 %). Les États-Unis affichent même une croissance remarquable de 11 %.
Des axes stratégiques pour l’avenir
Pour préparer l’avenir, le CIVL s’appuie sur trois grands axes stratégiques. D’abord un pilotage économique renforcé, qui avait été lancé en 2024, avec la numérisation du suivi des stocks, des récoltes, des sorties de chai et des contrats, lesquels sont mis à jour chaque mois et partagé avec les appellations et les IGP. Ensuite, un pôle technique performant avec le dispositif InterSud, qui fédère 62 vignerons de la région avec des surfaces d’expérimentation qui ont doublé en un an. Ce pôle a permis, en lien avec l’INRAE et l’IFV, d’obtenir le classement définitif de neuf variétés Bouquet et le classement temporaire de six autres désignant les propriétés caractéristiques et uniques des vins, déterminées par le type de sol, les cépages, les conditions climatiques et le mode d’élevage,. Enfin, des plans d’action spécifiques sont développés pour chaque appellation, comme en témoignent les séminaires menés à Limoux et Boutenac, qui sont destinés à être étendus à l’ensemble de la région. Pour Pierre Bories, président du CIVL, cette mobilisation collective est essentielle : « l’année écoulée a marqué un tournant dans notre volonté de renforcer la cohésion, la stratégie et la dynamique collective. Nous avons rencontré de nombreux succès, notamment dans les domaines de la R&D et de l’économie. Notre ambition reste constante : faire du Languedoc-Roussillon une région incontournable et valorisée dans l’offre de vins en France et à l’international. »
Les chiffres clés du CIVL
• 36 signes de qualité en AOP ou IGP
• 2 000 domaines
• 150 caves coopératives
• 500 maisons de négoce
• Départements : Gard, Hérault, Aude, Pyrénées-Orientales
