La vigne face aux défis du climat : la tournée des caves de l’Hérault

Kleber Mesquida en tournée dans les caves viticoles de l'Hérault

De Montaud à Adissan, en passant par Pinet et Pézenas, le président du Département Kléber Mesquida a parcouru les vignobles pour écouter les viticulteurs. Une tournée qui met en lumière une filière sous tension, entre sécheresses répétées, baisse de consommation et besoin d’investissements.

Les 16 et 18 septembre, Kléber Mesquida s’est rendu dans cinq caves coopératives du département. Objectif : prendre le pouls d’une profession qui, vendange après vendange, affronte les conséquences du changement climatique et les mutations du marché.
Aux côtés d’élus départementaux, de parlementaires et de représentants de la Chambre d’agriculture, le président a réaffirmé le rôle clé de la viticulture : « Le vin est un pilier de notre économie et de nos paysages. Nous devons tout mettre en œuvre pour l’accompagner dans cette transition. »

Montaud : la semi-automatisation comme bouée de sauvetage

Première étape, la cave du Cellier du Val des Pins, où le vice-président Jean Rigal a présenté des investissements audacieux malgré une baisse de rendement estimée à 30 %.
Semi-automatisation, amélioration des équipements : des choix coûteux mais essentiels pour rester compétitif. Pour autant, le contexte est difficile, la consommation nationale recule et les viticulteurs demandent une nouvelle campagne d’arrachage définitif pour soulager une production excédentaire. 

Galargues : miser sur le blanc et le rosé

À la cave de Gallargues Sol & Âme, la production de blancs et rosés domine. La cave, qui s’étend sur 1 000 hectares de Gallargues-le-Montueux à Saint-Clément-de-Rivière, prévoit 68 000 hectolitres contre 73 000 l’an dernier. Là aussi, la sécheresse pèse, malgré des investissements pour moderniser l’activité.

Pinet : l’eau, un enjeu brûlant

La cave de l’Ormarine, forte de 1 800 hectares, a mieux résisté en 2025 qu’en 2024, mais la canicule d’août a frappé les vignes non irriguées. Les viticulteurs comptent sur les projets de retenues hivernales étudiés par le département pour sécuriser la ressource en eau et s’adapter aux défis climatiques auxquels la profession est confrontée. À court terme, l’Ormarine souhaite accompagner ses viticulteurs adhérents des 47 communes voisines, en les formant à une irrigation raisonnée, considérée comme un enjeu majeur pour l’avenir de la filière.

Pézenas : des normes qui pèsent

Aux Caves Molière, le président Jean-Philippe Giraudou déplore une troisième année consécutive de baisse des rendements. En cause, la canicule de juin et août dernier et le manque d’eau qui ont fragilisé les vignes mais aussi les contraintes environnementales qui rendent le métier de plus en plus complexe. Ici, les soutiens publics sont scrutés avec attention.

Adissan : la Clairette sous tension

Dernière étape à Adissan, patrie de la célèbre Clairette, Patrice Bofi évoque une récolte en recul de 15 à 20 %. Là encore, la question de l’irrigation domine, tout comme la poursuite du plan départemental 2018-2030 qui est une nécessité pour les viticulteurs dans le contexte actuel.

Un avenir à réinventer

Entre climat capricieux et marché en mutation, la viticulture héraultaise doit innover : irrigation raisonnée, diversification, modernisation des caves.Kléber Mesquida l’assure, « le département continuera de soutenir la filière, symbole du territoire et de son identité ».
Les soutiens déjà engagés ont été rappelés, notamment la poursuite du plan Irrigation 2018-2030.
Ce programme vise à sécuriser la ressource en eau, encourager les pratiques économes et accompagner les coopératives dans leurs investissements. « Une condition essentielle pour que la vigne de l’Hérault reste un moteur économique et un marqueur culturel face aux défis climatiques à venir », souligne le président.

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