Dans le cadre d’un hors-série consacré à la politique agricole régionale, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, souligne l’engagement fort de la collectivité en faveur de la viticulture. Résilience climatique, compétitivité internationale, adaptation aux attentes des consommateurs : cap sur une stratégie ambitieuse et concrète pour l’avenir de la filière.
Face aux défis actuels du changement climatique, quelles mesures spécifiques la Région Occitanie a-t-elle prises pour renforcer la résilience environnementale de notre filière viticole ?
Nous devons absolument aider nos viticulteurs à s’adapter durablement au changement climatique. J’ai fait adopter en décembre dernier le deuxième volet de notre stratégie viticole. C’est un engagement collectif pour aller plus loin et déployer, entre autres, une série d’initiatives majeures et concrètes pour un vignoble plus résilient. J’ai donné mon feu vert pour multiplier dans nos vignobles des expérimentations qui à court terme apporteront des solutions. Je pense à la recharge hivernale des sols, à la valorisation de cépages adaptés, au recours aux outils de l’intelligence artificielle pour optimiser les pratiques ou encore à l’usage de résidus organiques locaux pour renforcer les sols. L’innovation, la résilience et l’adaptation sont au cœur des enjeux que connait la filière.
Comment la Région Occitanie soutient les viticulteurs pour préserver leur compétitivité sur les marchés internationaux ?
Depuis 2016, chaque année la Région consacre plus de 10 millions d’euros au soutien de la filière. Nous aidons nos entreprises à gagner en compétitivité grâce à des aides à la trésorerie et à des investissements parfois lourds. J’ai confié à Ad’Occ, notre agence de développement économique une mission spécifique d’accompagnement des entreprises viticoles dans leurs démarches à l’export. Chaque année depuis dix ans maintenant avec l’appui de la Maison de la Région Occitanie de New-York, nous organisons des missions de prospection aux Etats Unis et au Canada. Dans le contexte actuel de surtaxes commerciales, ce travail de fond est plus que jamais fondamental.
Un soutien régional fort et structuré à la filière viticole
Depuis 2016, la Région Occitanie consacre chaque année plus de 10 M€ à sa filière viticole. En 2024, un nouveau contrat de filière a été adopté, avec 5 M€ supplémentaires et 15 actions concrètes, dont la création d’un Observatoire économique et stratégie prospective pour mieux anticiper les marchés.
À l’international, la Région s’appuie sur son agence Ad’Occ et la Maison de la Région à New York pour soutenir l’export. Chaque année, des missions USA/Canada permettent à des dizaines d’entreprises de rencontrer des acheteurs nord-américains. Cette année, 45 entreprises ont participé à New York à cet événement phare de l’agence réunissant 70 acheteurs nord-américains ; une délégation d’acheteurs américains a également été reçue en janvier au salon professionnel Millésime Bio.
La marque Sud de France–l’Occitanie reste un levier majeur de valorisation, avec 2 000 adhérents et 16 000 produits référencés – dont 50% de vins. La Région, avec le dispositif « investissements dans les entreprises agro alimentaires » cofinancé par le FEADER, soutient les projets structurants et transformants des entreprises où la filière « Vins/Spiritueux » est prédominante en termes de projets accompagnés et dont plus des 2/3 portent sur l’accompagnement à l’export. L’objectif est de renforcer les stratégies commerciales des entreprises vitivinicoles et les soutenir dans un positionnement plus offensif à l’export.
Enfin, 15 M€ d’aides exceptionnelles viennent d’être mobilisées pour soutenir les exploitants touchés par les aléas climatiques ou sanitaires.
Dans un contexte de baisse de la consommation nationale et de pressions commerciales internationales, comment la Région soutient-elle l’adaptation de l’offre viticole pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs et conquérir de nouveaux marchés ?
Nous venons d’acter la création d’un observatoire économique et stratégie prospective qui va permettre aux viticulteurs d’identifier de nouveaux marchés. Je suis également persuadée que la valorisation des produits de la filière, du raisin aux effluents de vinification offre des pistes de diversification rémunératrices. Depuis maintenant vingt ans, la marque Sud de France-l’Occitanie a un impact significatif sur l’économie régionale. La fin de la mention « Sud de France » sur les étiquettes de nos vins ne signifie pas la fin de l’engagement fort de notre marque pour l’avenir de nos producteurs à travers des actions de promotions collectives. Je m’engage chaque jour avec détermination pour maintenir notre rang de première région viticole. C’est une fierté et une ambition pour moi. Avec l’ensemble des acteurs de la filière, nous avons un devoir d’innovation et d’adaptation pour préserver l’excellence de notre viticulture.