Qu’est-ce qu’un vin bio ?

Un vion biologique doit contenir 100 % de raisins issus de la production biologique. Mais pas seulement...
Qu’est-ce qui fait un vin bio ?

Pour qu’un vin soit considéré comme biologique, il doit contenir 100 % de raisins issus de la production biologique. Mais pas seulement…

Un cahier des charges à respecter

Pour avoir le droit d’apposer le label AB sur ses bouteilles, les vignes dont est issu le vin doivent respecter un cahier des charges très strict. Le mode de production bio interdit notamment  le recours à tout pesticide, fongicide ou fertilisant issu de la chimie de synthèse ou OGM. La mise en œuvre de mesures préventives, visant à réduire la sensibilité de la culture aux attaques parasitaires, est obligatoire avant d’envisager le recours à des produits d’origine naturelle pour la protection des plantes ou la lutte biologique.
« La lutte contre la maladie peut s’avérer délicate car le vigneron ne peut travailler qu’en préventif. Il doit donc savoir anticiper et détecter les premiers symptômes. Mais si nécessaire, les vignes sont traitées avec des produits d’origine naturelle (cuivre, soufre) pour les aider à se défendre d’elles-mêmes » explique Patrick Guiraud, Président de Sudvinbio.

Des intrants limités

Ainsi, seuls le dioxyde de soufre, le sulfate de cuivre et les substances venant de décoctions de plantes peuvent servir à protéger la vigne. En vinification biologique, le nombre d’intrants est de fait moins important qu’en culture conventionnelle. En outre « tous les intrants doivent respecter le cahier des charges de l’agriculture biologique », précise Patrick Guiraud.
Le dioxyde de soufre (SO2) ou sulfite est un intrant aux propriétés antibactériennes et antioxydantes. Il est utilisé comme conservateur dans la production de vin.
« Un vin bio n’est pas un vin sans sulfites. Toutefois, en agriculture bio, les doses  de SO2 sont inférieures aux doses autorisées d’environ 30% » remarque Patrick Guiraud.
Aujourd’hui la tendance va vers le vin sans sulfites ajoutés, car certaines levures contenues dans le raisin (levures indigènes) produisent déjà du soufre lors de la fermentation.  « Dans ce cas on ne parle plus de vin bio mais de vin nature et ce n’est pas tout à fait la même chose » précise Patrick Guiraud.

Et le cuivre dans tout ça ?

Le cuivre est naturellement présent dans tout écosystème. Mais c’est la dose qui fait le poison, car seul un excès est susceptible de causer une toxicité. « L’utilisation du cuivre est une nécessité en viticulture biologique puisque la vigne n’est pas capable de se défendre seule et que le cuivre est efficace contre les maladies (mildiou, black rot). Les traitements au cuivre, dans le respect des doses réglementaires, apportés aux moments propices, avec un équipement moderne et bien réglé, ne présentent pas de risque majeur. Le cuivre est en effet bien assimilé par la vigne et son environnement et ne perturbe ni sa croissance ni l’activité du sol et la pédofaune » explique Patrick Guiraud.

Une vinification sous surveillance

Cependant, garantir un raisin naturel, sans utilisation de produits chimiques, ne garantit pas que le processus de vinification lui, soit totalement écologique. C’est la raison pour laquelle le règlement européen de l’agriculture biologique prend également en compte, depuis août 2012, le processus de vinification. L’objectif : renforcer la qualité de ce label et garantir aux consommateurs un vin 100% biologique.
Pour être en conformité avec la viticulture bio, tous les ingrédients entrant dans le procédé de vinification doivent être issus de l’agriculture biologique. Le sucre, les moûts concentrés et l’alcool vinique doivent avoir été récoltés ou fabriqués sans aucun produit chimique. Les levures et bactéries nécessaires à la fermentation doivent être soigneusement sélectionnées parmi une liste de substances saines. Par ailleurs, certains ingrédients sont strictement interdits comme l’acide sorbique ou le sulfate d’ammonium, d’autres substances sont fortement limitées, telle que le sulfite (100mg par litre pour le vin rouge).
Enfin, certaines pratiques ne sont pas autorisées, notamment la concentration partielle des vins à froid, la désalcoolisation, l’électrodialyse ou encore l’élimination de l’anhydride sulfureux par des techniques chimiques.

Obtenir le label « vin biologique »

Pour obtenir le label « vin biologique », un viticulteur doit respecter scrupuleusement la charte du règlement (CE) 889/2008, éditant les « Règles spécifiques applicables à la vinification ».
Bien entendu, des contrôles sont effectués pour vérifier que le vin respecte bien toutes les pratiques de vinification inhérentes à l’agriculture biologique. Les factures et fiches techniques sont épluchées pour vérifier que les ingrédients utilisés obéissent bien à la charte. Les certificats et la traçabilité des opérations doivent être fournis pour s’assurer que toute la chaîne respecte bien le processus bio. Enfin, des analyses de SO2, après la mise en bouteille, sont effectuées afin de vérifier que le taux respecte les conditions de la vinification biologique.

 

Le marché du vin bio en France devrait doubler d’ici 2022
Selon une étude réalisée par IWSR et publiée par SudVinBio à l’occasion du salon Millésime Bio, les ventes de vin bio en France devraient doubler d’ici 2022 et dépasser la barre des 200 millions de bouteilles. Le marché du vin bio est actuellement en train de prendre une nouvelle dimension, en France comme à l’étranger, révèle une étude inédite Sudvinbio – Millésime Bio – IWSR.
Alors que la consommation de vin a plutôt tendance à décroître globalement en France, celle de vin bio connaît une progression fulgurante depuis 2012, avec un bond de 55 à 112 millions de bouteille vendues ces 5 dernières années. Mieux, l’institut de veille économique internationale estime que le marché français sera de 207 millions de cols en 2022, soit une hausse de 85%.
La part de marché volume du bio devrait ainsi se rapprocher de 8% dans l’Hexagone.
Représentant à eux seuls 15% du vin bio, les enseignes de GMS devraient tirer profit à très court terme de cette évolution de la consommation en réétudiant notamment leur politique de prix.
Cette explosion du marché devrait également conforter la position de la France comme leader sur les marchés export, devant l’Italie et l’Espagne. 32% des vins bio exportés dans le monde sont en effet des vins français !

 

Le label bio garantit que :

  • le vigneron respecte les exigences réglementaires bio en matière de pratiques culturales, de vinification et d’étiquetage.
  • le vigneron bio a été contrôlé et certifié par un organisme indépendant, reconnu par l’État.
  • le vin est reconnu bio dans tous les pays de l’Union européenne. Pour prétendre à la mention « vin bio » et au label bio européen, le vigneron n’a pas le droit de ne faire certifier que les raisins. La mention « vin issu de raisins de l’agriculture biologique » n’est plus utilisable sur les vins produits depuis le millésime 2012.

Le vin bio en résumé

  • Réglementation européenne
  • Aucun produit de synthèse
  • Pas d’OGM
  • Aucun herbicide
  • Limites des sulfites inférieures au seuil conventionnel
  • Respect de la matière première

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