« AOC Sommières » : la plus orientale des appellations Languedoc

Le terroir de l'AOC Languedoc Sommières, accroché aux contreforts des Cévennes et traversé par le Vidourle

Niché à l’ouest du département du Gard, le terroir « Sommières » a été reconnu par l’INAO en novembre 2011 comme dénomination de l’AOC Languedoc. Découverte…

Un vignoble tourné vers l’est

Accroché aux contreforts des Cévennes et traversé par le fleuve Vidourle, le vignoble de l’appellation Languedoc-Sommières forme un cercle de 20 kilomètres de diamètre à l’ouest de Nîmes. « Le terroir de l’appellation est implanté  à l’extrémité nord-est de l’AOC Languedoc. C’est aujourd’hui, le vignoble le plus oriental de l’AOC Languedoc » précise Gilbert Robert, président du syndicat de l’AOC Languedoc Sommières.
Le terroir s’articule autour de Sommières, pôle économique et viticole, et s’étend sur 18 communes toutes situées dans le Gard : Aspères, Brouzet-les-Quissac, Calvisson, Carnas, Crespian, Fontanès, Gailhan, Junas, Langlade, Lecques, Montmirat, Nîmes, Salinelles, Saint-Clément, Sardan, Souvignargues, Vic le Fesc.

La vigne et le vin : Une tradition depuis l’Antiquité
La vigne a toujours occupé une place importante sur l’aire de Sommières, et ce, depuis la plus haute Antiquité. Les premiers ceps ont été plantés au 6e siècle avant Jésus-Christ par les colons grecs et étrusques. Les Romains ont participé à l’extension du vignoble en exportant les productions vers la Grèce, les côtes Turques et l’Egypte. « Sommières était à l’Antiquité une place commerçante importante et comptait de nombreux metteurs en marchés viticoles et de négociants.  Le pont Tibère, réalisé par les romains était un axe de passage stratégique entre le nord et le sud de la France. De nombreuses activités de commerce se sont donc créées à Sommières, autour de la production d’olives et de vin » souligne Gilbert Robert, président du Syndicat de l’AOC Languedoc Sommières.

Un climat atypique

Bien que l’appellation Sommières, soit située au pied de la méditerranée, elle bénéficie peu des influences maritimes. « Chez nous les entrées maritimes sont rares. Le terroir de Sommières est davantage sous influence cévenole. Le Mont Aigoual et le Mont Lozère forment  un couloir où l’air des Cévennes, particulièrement froid, est porté jusque dans les vignobles situés en contre bas. Nous n’avons pas de barrière montagneuse pour nous protéger, le climat est donc marqué par l’empreinte des Cévennes avec notamment une forte hygrométrie à l’automne liée aux fortes pluies. Ces épisodes cévenols permettent aux sols de faire d’importantes réserves d’eau » explique le président du Syndicat de l’appellation.
Le terroir est également marqué par l’empreinte du mistral qui souffle ici régulièrement. « Ce vent du nord chasse les nuages et nous permet d’avoir un climat relativement tempéré l’été, avec des journées très ensoleillées, mais des nuits fraîches » ajoute le président du syndicat.

Une grande richesse de sols

Les parcelles classées de « Sommières » sont constituées de formations d’origine secondaire et tertiaire. « On trouve trois grandes catégories de sols : des argilo-calcaires, des calcaires durs (ce sont des plaques rocheuses qui se sont érodées avec le temps et que l’on retrouve dans une grande partie des vignobles) et des galets roulés. Mais il n’est pas rare de trouver des cailloutis, des calcaires tendres, des sols marneux, des éboulis ou encore des argiles à silex, tant le terroir est riche d’un point de vue géologique » assure Gilbert Robert.Pour lui, le point commun de ces sols, c’est qu’ils sont particulièrement drainants. « Les sols sont très filtrants et permettent à la vigne de bien résister à la sécheresse. Ils permettent en effet une belle implantation racinaire de la vigne, qui va chercher en profondeur l’humidité et les réserves d’eau accumulées à l’automne ».

Des cépages emblématiques du Languedoc

Des sols arides et drainants que la syrah, cépage ici dominant, apprécie particulièrement. « La syrah est un cépage incontournable de l’appellation. Elle est présente au minimum à 20 % dans les assemblages» précise Gilbert Robert .La syrah et le grenache représentent ensemble au minimum à 50 % et chaque cépage est plafonné à 75 %.
Ces deux cépages peuvent être complétés par le mourvèdre et le carignan, « deux cépages emblématiques de notre région et particulièrement intéressants. Le carignan amène une belle typicité avec des vins d’une grande fraîcheur et une pointe d’acidité tandis que le mourvèdre apporte élégance et finesse avec des tanins très souples et tout en douceur » souligne le président du syndicat.

Des vins rouges puissants et gourmands

L’appellation Languedoc-Sommières produit uniquement des vins rouges qui se caractérisent par une robe pourpre à grenat foncée. On retrouve des arômes complexes mariant souvent fruits rouges associés à des notes d’épices, de réglisse et de vanille. « On trouve également des arômes de garrigues et de truffes. Le terroir de Sommières est en effet fortement marqué par la culture du chêne truffier et de l’olivier. On y trouve également de nombreux chênes verts et chênes blancs ainsi que des pins d’Alep, des genévriers, des cades… Or, toute cette végétation luxuriante, qui borde les vignes, influe forcément sur le profil des vins. On va en effet retrouver ces arômes herbacés voire un peu poivrés, sur certaines cuvées. » assure Gilbert Robert.
Les vins de l’appellation Sommières sont par ailleurs réputés pour leur structure et leur côté charpenté. « Nos vins sont assez puissants mais la sensation d’alcool est vite contrebalancée par une belle acidité, qui offre un profil gourmand et juteux de cerise, de prune ou encore de mûre. Ils offrent donc un bel équilibre » conclut le président du syndicat.

Prendre le temps de l’élevage
Les vignerons de l’appellation Sommières ont fait le choix d’inscrire dans leur cahier des charges une durée d’élevage d’au moins 15 mois. « C’est un véritable souhait des vignerons, qui se sont rendus compte qu’il fallait laisser un peu de temps au vin pour arriver à maturité. Or, on retrouve la plénitude de ces vins à partir de 15 voire 18 mois d’élevage. Certains vignerons vont même au-delà, pour laisser aux vins la possibilité de se patiner, de se peaufiner et de se bonifier » souligne  Gilbert Robert.

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