Les Vignerons Coopérateurs d’Occitanie présentent les enjeux pour la filière en 2023

A l’occasion de ses vœux, Ludovic Roux, Président des Vignerons Coopérateurs Occitanie, accompagné des Vices-Présidents territoriaux, a détaillé les enjeux pour la filière régionale en 2023.

Notre région connaît une belle récolte avec plus de 13 Millions d’hectolitres, une belle dynamique pour la filière vin, après le gel historique de 2021. Cependant, nous sommes à un tournant. Notre région a fait des efforts très importants pour se structurer et s’adapter au marché. Les crises successives, Covid, taxes Trump, gel 2021, nous impactent sur tous les marchés. Avant ces crises à répétition, la filière vin sortait 12Mhl et était en progression. Notre balance commerciale agri et agro-alimentaire est positive, grâce au secteur vin. Aujourd’hui, la situation est tendue, notamment en terme de trésorerie sur les exploitations. 
La Coopération Viticole Occitanie attend un soutien fort des pouvoirs publics et demande : 

• Une aide au stockage privé concernant la problématique d’approvisionnement en verre et en matière sèche, qui ralentit la rotation des stocks.

• Une distillation ciblée, nécessaire dans certains cas où les volumes ne sont plus adaptés au marché.

 • Une aide à la replantation différée, avec des mesures agri-environnementales afin d’accompagner une partie du vignoble à se restructurer en maintenant son potentiel de production.

• Une demande exceptionnelle de soutien à l’export. 

L’ensemble de la profession a exprimé ces besoins liés à la conjoncture actuelle, lors du comité de bassin Languedoc-Roussillon. Le marché ralentit avec une valeur ajoutée qui s’affaiblit et une augmentation de plus de 20% des charges en cave (matières sèches, énergie, etc.) mais aussi sur les exploitations, auxquels s’ajoute, une baisse de la consommation de vin en France. Les caves coopératives vont devoir faire face à un problème de trésorerie.

La conquête de nouveaux marchés à l’export pour compenser la baisse de la consommation en France

Il y a un fort potentiel sur l’export, nos vins intéressent les acheteurs internationaux. La Coopération Viticole Occitanie y travaille tout particulièrement. Preuve en est, la réussite sur le salon World BULK Wine Exhibition à Amsterdam (1er salon international des vins en vrac) où 19  caves coopératives étaient présentes sous une bannière commune, ce qui a été très porteur.
Notre développement passera notamment par les marchés à l’export. Les entreprises coopératives doivent être calibrées pour répondre à ces challenges, car les opportunités sont réelles.

Mettre en place un travail de segmentation et d’adaptation au marché

Un nombre de volumes de vin doivent se réadapter au marché. L’effort doit être concentré sur la segmentation des marchés et axé sur la qualité, pour que les vins puissent être vendu au prix correspondant. La Coopération Viticole Occitanie a donc pour objectif d’adapter ses vins aux différents marchés actuels. Mais elle représente aussi un acteur social de poids, avec 6 000 emplois ruraux liés aux coopératives implantées sur le territoire. A noter que la filière vin représente 3 milliards € de chiffres d’affaires.
Mais les contraintes environnementales exigées dès janvier 2023 accentuent la pression sur le secteur coopératif. En effet, concernant la certification Haute Valeur Environnementale, la Coopération Viticole Occitanie a réalisé un gros travail qui a permit de certifier 85 % des structures avec l’embauche de 80 salariés en trois ans. Aujourd’hui, un nouveau référentiel est imposé, avec le risque de faire baisser les volumes.
La Coopération Viticole Occitanie sollicite donc, pour tous les vignerons, un moratoire afin que le nouveau référentiel ne soit applicable qu’à partir de 2025, quelle que soit l’année de leur entrée dans la certification HVE.
Pour avoir largement participé à générer des volumes de vin Bio, au sein de notre 1e région productrice de vins Bio en France, la Coopération Viticole Occitanie interpelle l’ensemble de la filière pour l’aider à structurer ses marchés et valoriser sa production de vins Bio supplémentaires. 
En effet, sans aide des pouvoirs publics pour la soutenir, la Coopération Viticole Occitanie craint un risque de découragement de la
profession dans son ensemble.

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