L’ail rose de Lautrec est une variété d’ail rose typique du Tarn. Elle fait la fierté et la renommée de tout un terroir…
Une légende, un village…
La légende raconte que l’ail rose est apparu dans la région de Lautrec au moyen âge. Un marchand ambulant se serait arrêté au lieu-dit l’Oustallarié à Lautrec afin de se restaurer. N’ayant pas d’argent, il aurait réglé son repas avec de jolies gousses roses. Celles-ci auraient ensuite été plantées par l’hôtelier, ce qui aurait popularisé l’ail rose qui s’est ensuite fortement développé dans la région.
Lautrec est connu pour son ail mais également pour son site médieval et son patrimoine architectural. Il est aujourd’hui classé parmi Les Plus Beaux Villages de France
Le dynamisme de femmes et d’hommes…
En 1959, de jeunes agriculteurs de Lautrec se fédèrent et créent le Syndicat de l’Ail Rose de Lautrec, dans l’objectif de structurer cette filière, de la défendre et de la promouvoir. Les producteurs entreprennent alors de faire reconnaître officiellement la qualité supérieure de l’Ail Rose de Lautrec.
Ils obtiennent en 1966 le Label Rouge et en 1996 l’Indication Géographique Protégée (IGP).
Une culture bien particulière
La culture de l’Ail Rose de Lautrec est le fruit d’un savoir-faire transmis de génération en génération.
La préparation des sols
Les parcelles d’ail sont préparées à l’automne. Elles doivent être situées dans l’une des 88 communes de l’aire IGP, sur des sols argilo-calcaires. Cette parcelle ne doit pas avoir reçu de cultures type Allium ou luzerne l’année précédente. Une rotation de minimum 3 ans entre deux cultures d’ail est demandée.
La préparation de la semence
Courant novembre, les producteurs préparent la semence en égrenant les bulbes d’ail (désolidarisation des grains).
La plantation
La plantation des caïeux (gousses) se déroule entre le 1er décembre et le 31 janvier. Seulement 5 variétés d’ail rose sont autorisées par le cahier des charges : Ibérose, Edenrose, Goulurose, Jardirose et la variété foraine “Rose de Lautrec”.
Des premières pousses au despoulinage
L’ail va alors développer une douzaine de feuilles. Puis en juin, une hampe florale émerge et doit être coupée afin de préserver les réserves des bulbes : c’est le despoulinage. Cette étape se fait manuellement, pied par pied.
La récolte
La récolte a lieu environ trois semaines après, entre le 20 juin et le 15 juillet, lorsque l’ail arrive à maturité. Elle reste une étape difficile, nécessitant beaucoup de main d’œuvre car seule une partie est mécanisée.
Le séchage
L’ail est ensuite rentré et pendu sous des hangars où il est séché au minimum 15 jours pour perdre près de 25% de son poids initial. Deux types de séchage existent : traditionnel (sur des barres) ou dynamique (en palox ou couloir).
Le triage
Une fois séché, l’ail est ensuite équeuté, pelé (débarrassé d’une ou deux enveloppes pour laisser apparaître la couleur rose des caïeux) et trié, en fonction des critères qualitatifs imposés par les cahiers des charges. Toutes ces étapes réalisées à la main nécessitent un réel savoir-faire.
Le conditionnement
L’ail est alors conditionné en grappes tressées (conditionnement traditionnel appelé aussi “manouille”), mais aussi en plateaux et filets. Chaque conditionnement dispose d’un numéro de traçabilité unique.