Des bus qui roulent au marc de raisin !

Bus bio utilisant du carburant à base de marc de raisin
En Occitanie les bus roulent bio en utilisant du carburant à base de marc de raisin - Photo © France Bleu Hérault

En Occitanie, une ligne d’autocar reliant Vergèze et Vauvert est aujourd’hui desservie par des véhicules alimentés à partir de bioéthanol ED95. Il s’agit d’un biocarburant composé à 95 % de bioéthanol et de 5 % d’additif non pétrolier. La différence ? Ici, le bioéthanol ne provient pas de la canne à sucre ou de la betterave sucrière, mais de la distillation de résidus viniques. En clair, il s’agit de marcs de raisin, de lies de vin, donc de peaux et de pépins de raisins. Ce biocarburant valorise, ainsi, un déchet agricole qui n’avait jusqu’alors aucun débouché économique.

Les résidus de la vigne et du vin permettent de produire une énergie propre que la Région Occitanie souhaite développer pour ses transports en commun. A l’horizon 2022, la politique de transport régionale compte en effet développer les cars au gaz naturel ou encore faire rouler les trains à l’hydrogène.

Une production locale

Le bioéthanol est en outre un produit local. Produit par la société coopérative Raisinor France, le marc de raisin est collecté sur des rayons de 50 à 200 km autour de la distillerie de Vauvert.
Une fois les étapes de la production de vin terminées, les viticulteurs transmettent le marc de raisin à la distillerie qui s’occupe alors de le recycler en éthanol. Le produit qui en sort ne fait l’objet d’aucun autre intermédiaire ni de traitement secondaire.

La région Occitanie compte douze distilleries vinicoles et fournit à elle seule 50% de la production nationale d’éthanol.

Un carburant renouvelable

Outre ces avantages, l’intérêt du carburant ED95 est avant tout sa faible empreinte écologique. Une analyse très poussée de son cycle de vie a été menée et d’après les résultats, utiliser le carburant ED95 permet une réduction de 85 % des émissions de gaz à effet de serre et de 50 % d’oxydes d’azote (Nox) en comparaison du diesel conventionnel.

Un intérêt économique

Un bus roulant au bioéthanol consomme entre 10 % et 60 % de carburant en plus qu’un bus classique. Toutefois, L’ED95 est peu coûteux, autour de 0,85 euros le litre, et a obtenu les avantages fiscaux liés aux carburants renouvelables. Dans ces conditions, il reste attractif pour les collectivités gestionnaires des transports publics et les compagnies.
Ce carburant au marc de raisin n’a cependant pas vocation à être adapté au véhicule léger des particuliers, les modifications apportées au moteur entraînant, cette fois-ci, un surcoût majeur pour le constructeur.

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