IGP : des vins qui traduisent à la perfection leur territoire

Il existe, en Languedoc, 26 indications géographiques protégées (IGP) viticoles présentées sous une dénomination régionale, départementale ou de territoire. Leur diversité est le reflet de la variété du vignoble languedocien. Explications avec Denis Verdier, président de la section IGP au CIVL.

Qu’est-ce qu’une IGP ?

Créé en 1992, l’Indication Géographique Protégée viticole est un signe de qualité et d’origine européen, qui renvoie à une région ou à un territoire. Elle possède une qualité ou une réputation liée à cette origine, dont provient un minimum de 85% de la production des raisins.
L’IGP (indication géographique protégée) remplace depuis 2009 la dénomination Vins de Pays. « Avec cet acronyme, nous avons peut-être perdu un peu en poésie, mais nous gagnons la confiance du consommateur en étant identifiés et certifiés » assure Denis Verdier, président de la section IGP au CIVL. En effet, l’IGP est un signe d’origine et de qualité reconnu en Europe. Les vins liés à un espace territorial bénéficient donc d’une protection internationale.

Les vins IGP en France

Aujourd’hui, il existe 75 IGP vins réparties dans toutes les régions viticoles de France, soit une production annuelle de plus de 1,6 milliards de bouteilles (l’équivalent d’un quart de la production française de vin) et une consommation annuelle de 22 bouteilles par an par habitant en France, soit entre 25 et 30% de la consommation annuelle de vin.
Les IGP représentent les seules catégories de vins tranquilles dont le volume progresse en France. Les transactions en vins IGP sont supérieures de 110 % à celles de la campagne précédente (source : Agreste). « On remarque en effet une très forte progression des échanges, quelle que soit la couleur, par rapport à 2018. Cette croissance des transactions est nettement portée par les vins IGP de cépages, qui représentent 76 % des échanges au global » précise Denis Verdier.

En 2018, les ventes d’IGP en grande distribution ont représenté 2,8 millions d’hectolitres et généré un chiffre d’affaires de 920 millions d’euros (+ 4,2 % par rapport à 2017) au prix moyen de 3,26 €/litre (+ 4,6 % par rapport à 2017). Source: Agreste

Des vins qui correspondent aux attentes des consommateurs

Il faut dire que les vins IGP bénéficient d’un avantage concurrentiel majeur sur le marché, grâce à leur capacité d’adaptation aux attentes des consommateurs. « La grande différence avec les AOC vient de possibilité d’innover notamment sur les cépages, les rendements et sur la typicité des vins. Ce champ d’innovation nous permet ainsi de proposer des vins qui correspondent aux attentes et aux goûts des consommateurs et de coller au plus près aux évolutions des marchés français et internationaux » remarque le président de la section IGP au CIVL.

Des réels atouts pour les producteurs

En outre, les IGP représentent un formidable espace de liberté pour les vignerons qui veulent se lancer dans des assemblages innovants, puisqu’ils ne sont plus tenus à se limiter aux cépages de leur zone de production, comme dans les appellations d’origine contrôlée (AOC). « Les vignerons qui produisent des IGP se distinguent par leur créativité. Ils n’hésitent pas à marier les cépages internationaux à ceux d’ici. Ils gardent une certaine fidélité aux variétés traditionnelles, bien adaptées au climat méditerranéen, comme le Carignan, le Cinsault, le Grenache, mais de nouvelles variétés sont aussi intégrées comme le Marselan ou le Caladoc, sans oublier la recherche de variétés résistantes aux maladies et aux changements climatiques. Au final, les vins sont modernes et la progression qualitative est indéniable » assure Denis Verdier.

« Le cahier des charges de l’IGP Pays d’Oc permet aux vignerons d’exprimer leur savoir-faire en plus grande liberté, grâce aux 58 cépages autorisés. L’expérimentation et l’innovation sont également encouragés » souligne Florence Barthès, directrice de l’IGP Pays d’Oc.

Un attachement particulier à un territoire

Enfin, l’indication géographique protégée est non seulement un label de qualité mais aussi un signe d’attachement à un territoire. « Les vignerons portent en eux les traditions, l’histoire et la culture de leurs territoires, dont ils sont très fiers. Ils s’inscrivent dans la préservation de cette richesse patrimoniale, au travers de leurs vins qui en sont l’éloge. C’est le cas notamment de l’IGP Coteaux du Pont du Gard ou encore de l’IGP Cité de Carcassonne, pour ne citer qu’elles » affirme le président de la section IGP au CIVL .
L’attachement à son territoire c’est également un attachement particulier aux paysages et aux espaces naturels, explique Denis Verdier. « En Languedoc, cela se traduit notamment par un engagement des vignerons dans la préservation de leur environnement avec, entre autres, des actions autour de la biodiversité dans leur zone de production mais aussi la valorisation du patrimoine paysager et bâti qui les entoure » conclut-il.

Un signe de qualité reconnu par les consommateurs
En 2017, une étude comportementale a été réalisée sur un échantillon représentatif de 200 consommateurs de vin, sur le thème : « Quel potentiel pour les vins à Indication Géographique Protégée (IGP) en France ? ». Les résultats confirment que les vins IGP sont particulièrement appréciés des consommateurs : pour 78% des interrogés, un vin IGP évoque une promesse de qualité. « Pour le consommateur, les vins IGP sont beaucoup plus qu’une simple indication de provenance. Elles permettent de valoriser un savoir-faire, une permanence qualitative du produit, ou encore une véritable typicité des vins » souligne Denis Verdier.

Carte des vins IGP du Languedoc
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