Initiatives : une lettre d’engagement pour l’environnement

Les maires des sept communes de l’appellation (Autignac, Cabrerolles, Caussiniojouls, Faugères, Fos, Laurens et Roquesselsmaires), le sénateur Henri Cabanel et le Conseil départemental ont signé une lettre d’engagement, marquant leur volonté d’être partie prenante de cette démarche.

À l’appel des 144 vignerons de l’AOP Faugères, les maires des sept communes du Faugérois ont ratifié une lettre d’engagement en faveur de la transition agro-écologique.

C’est une première en France : une appellation viticole et des élus locaux font front commun face aux défis du changement climatique !
Le 29 août dernier, à l’appel des 144 vignerons de l’AOP Faugères, les maires des sept communes de l’appellation se sont engagés dans la mise en œuvre d’un projet agro environnemental à  l’échelle du territoire qui s’étend sur 5000 hectares. Une lettre de caution scelle cette initiative, pionnière en France.  L’objectif : fédérer les acteurs d’une même zone rurale (agriculteurs, élus, et riverains) autour d’un projet en faveur de la préservation de la nature. « Aujourd’hui, dans la transition agro écologique, qui concerne tout le monde, les vignerons  et les élus doivent faire preuve d’unité. Il y a des problématiques sur lesquelles on ne peut pas intervenir de manière séparée les uns des autres car elles engagent la responsabilité de tous, élus, banquiers, organismes techniques, riverains et consommateurs » assure Nathalie Caumette, présidente du syndicat de l’appellation Faugères.

Des projets parfois sensibles

Les contours de cette collaboration devraient s’articuler dans les prochains mois, autour de problématiques communes comme la gestion des ressources naturelles (air, eau, sols, etc.), la gestion de la biodiversité, la mise en œuvre de Zones Non Traitées (ZNT) ou encore la plantation de variétés de vignes résistantes aux maladies en bordure des habitations.
« La gestion de l’eau est le premier dossier sur lequel nous allons travailler. Il faut dire que le terroir faugérois ne dispose pas ou peu de ressources en eau. Il est donc essentiel de mettre en place des solutions systématiques de récupération des eaux usées en provenance des caves. Un projet de bassin de rétention est également en cours, mais c’est un sujet compliqué pour lequel il est nécessaire de mener une réflexion collective avec la population », soutient Nathalie Caumette.
Le deuxième dossier sur lequel vont se pencher élus et vignerons concerne les ZNT. « C’est un sujet particulièrement sensible. On a tous en mémoire la polémique qu’a suscitée  la mise en place de distances nationales minimales à respecter entre les zones d’épandage et les zones d’habitation. Il faut donc trouver des solutions qui conviennent à tous. Or, pour le moment nous n’en avons pas » regrette la présidente du syndicat, qui appelle à la création d’une commission permettant de traiter au cas par cas les éventuels conflits. Et d’ajouter « d’autres problématiques, notamment la qualité des paysages devraient également être abordées et aboutir à une charte paysagère ».

Une dynamique environnementale depuis toujours

Cette initiative de l’appellation Faugères s’inscrit dans la logique d’une dynamique environnementale forte, soutenue depuis plus de trente ans par les vignerons eux-mêmes. Les vignerons de l’appellation ont en effet compris très tôt l’importance d’un travail respectueux de la nature et des sols. « A Faugères, il est coutumier de prendre soin de sa terre. La nature est de tout temps considérée par les vignerons comme une préoccupation essentielle et la force de leurs engagements s’inscrit désormais comme un élément-clé de leur identité » souligne la présidente du cru.

Un vignoble à l’avant-garde

Aujourd’hui, 40 % des surfaces de l’appellation Faugères sont engagées dans l’agriculture biologique. « Soit un résultat 4 fois supérieur à la moyenne nationale » se félicite la présidente du syndicat. En viticulture, 80 % des caves et domaines mettent en œuvre au moins une démarche agroenvironnementale « qui va parfois même au-delà de celles imposées par le cahier des charges de l’appellation » précise Nathalie Caumette.
Certains vignerons expérimentent également de nouvelles pratiques culturales pour préserver au mieux la ressource naturelle. L’engagement pris est fort. Sur dix ans, il s’agit d’abandonner les herbicides et autant que possible les insecticides. La présidente, qui est aussi ingénieur agronome, reste toutefois réaliste : « Il y a pour l’heure des impasses agronomiques  que l’on ne peut ignorer… Les solutions restent à inventer. Mais l’appellation souhaite d’ores et déjà se projeter dans l’« après », lorsque le bio sera la norme » conclut t-elle.

Une appellation pilote
En 2011, Faugères a été  la première appellation viticole française à inscrire les démarches agro-écologiques dans son cahier des charges (comme l’interdiction du désherbage chimique). Parallèlement, un collectif de vignerons pionniers a mis en place une cellule de lutte contre les ravageurs visant à supprimer les traitements insecticides. L’amélioration de la qualité de l’eau est également un des axes de travail important de l’appellation.
En 2019, le syndicat de l’appellation est par ailleurs devenu groupe pilote à l’échelle nationale en matière de transition agro-écologique dans le cadre du projet Traeviti de l’Institut Français du Vin (IFV).

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