Dans la région du Caucase où l’on a découvert les premiers indices de mise en culture de la vigne, datés du VIe au Ve millénaire, diverses formes de vigne sauvage coexistaient sur le même territoire, toutes appartenant à la même espèce, Vitis vinifera.
En sélectionnant les baies les plus grosses, les plus juteuses, ou encore les plus goûteuses, ou en s’appuyant sur d’autres critères présentant un intérêt, nos ancêtres ont certainement commencé à privilégier des variétés de vignes en les multipliant à l’aide de boutures ou de semis. Cette pratique a permis de voir apparaître progressivement les premiers cépages de vigne identiques. Ce sont ces cépages qui, beaucoup plus tard, seront transportés et disséminés autour de la Méditerranée par les Phéniciens, les Grecs puis les Romains.
Les premières études scientifiques
Les premières descriptions des cépages datent de l’Antiquité, sans toutefois qu’il ne soit évoqué précisément leur noms ou leur morphologies. Il est donc quasiment impossible de rapprocher les cépages antiques de variétés actuelles. D’autant plus qu’il n’en reste aucunes traces. Seules les fouilles de Pompéi on permit d’identifier quelques cépages alors utilisés par les romains, mais aujourd’hui disparus. Il faudra attendre le Moyen Âge pour arriver à retrouver, au travers de quelques écrits, l’histoire des cépages et notamment du pinot, gamay, nebbiolo, muscat ou encore grenache. Mais c’est au 18ème siècle que les premières études scientifiques analysent et identifient véritablement les cépages par régions viticoles. C’est la naissance de l’ampélographie. La grande difficulté pour les scientifiques est alors de ne pas confondre les mêmes variétés qui sont très souvent désignées par plusieurs noms, comme le cot et le malbec, selon leur régions de production.
Grâce à l’ampélographie, les scientifiques ont pu démontrer que l’ancêtre de tous les cépages européens est le Gouais, encore cultivé sous le nom gwass en suisse. Cette variété est à la base de tous les cépages en Europe. Il aurait été introduit par les légionnaires romains.
Une diversité limitée
Aujourd’hui, on estime à 7 000 le nombre de cépages dans le monde. En France, 326 sont inscrits au Catalogue Officiel National et sont donc autorisés à la culture.
Toutefois, seule une vingtaine d’entre eux sont utilisés, dont principalement le chardonnay et le cabernet sauvignon. Cela s’explique tout simplement par leurs caractéristiques : ils sont les cépages les plus productifs, qualitatifs et faciles d’adaptation. Mais depuis quelques temps, face aux nouvelles contraintes climatiques, on assiste à un retour de cépages autochtones souvent mieux adaptés à leurs terroirs…
Rubrique réalisée avec Marc Bibal, historien et commercial à la cave des Vignerons de Florensac.